« A la découverte de la citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port »: dès le XVIIe siècle, une citadelle bastionnée

Voici le 2ème des 3 épisodes , « A la découverte de la citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port », toujours grâce à Alain Zuaznabar-Inda, chargé de mission Patrimoine à la mairie de Saint-Jean-Pied-de-port.

Nous avions laissé les fortifications de Saint-Jean-Pied-de-Port en 1530, en ruine suite à l’oeuvre de Charles Quint…

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Une place forte frontalière

Confrontées aux avancées de l’artillerie, les fortifications médiévales devenaient insuffisantes face à la menace espagnole.

Louis XIII mena alors une politique active de fortification de la frontière pyrénéenne. La construction d’une citadelle à Saint-Jean-Pied-de-Port y représentait un maillon important.

Inaugurée en 1627, une citadelle fut édifiée au sommet de la montagne de Mendiguren, à plus de 240 mètres d’altitude, à l’emplacement du château fort médiéval détruit. Le premier état de la citadelle se présentait sous la forme d’un rectangle de plus de 150m sur 100m de côté, ceint de remparts et renforcé d’un bastion à chaque angle. Une seule entrée, la porte royale, était aménagée sur le front ouest. Les bâtiments intérieurs se réduisaient au pavillon de la porte royale, flanqué de deux ailes de casernement et de deux poudrières. Au centre de la place, trônait le donjon.

Vers les années 1640, l’enceinte fut consolidée et achevée. Ses potentialités opérationnelles furent augmentées par la construction de bâtiments périphériques entre la motte féodale et les remparts et les extérieurs furent renforcés.

L’empreinte de Vauban

Commissaire des Fortifications du roi Louis XIV, Vauban reçut l’ordre d’inspecter les places fortes des Pyrénées. De passage à Saint-Jean-Pied-de-Port en 1685, il porta un œil très critique sur ses fortifications. Il livra une étude ambitieuse pour améliorer ses capacités défensives et offensives et rédigea un mémoire, soumis à l’approbation du roi. Néanmoins, les contraintes financières ne permirent pas une réalisation intégrale de ses recommandations.

Les travaux commencèrent dès 1685 sous la direction de l’ingénieur François Ferry. Le donjon médiéval et sa motte furent détruits, permettant ainsi l’aménagement d’une place d’armes intérieure. Pour pallier à cette perte de casernement, un effort de construction fut consenti et tous les bâtiments furent doublés. La citadelle disposait d’une place d’armes, de logements du lieutenant du roi, d’officiers et de soldats, de casernes et d’un arsenal neuf. Tous ces nouveaux casernements furent construits au dessus de grandes salles souterraines voutées à l’épreuve des bombes.

Une dernière phase de construction en 1728

Une grande partie des préconisations, non réalisées du temps de Vauban, fut reprise par les ingénieurs, tout au long du XVIIIe siècle.

Une nouvelle campagne de travaux fut réalisée en 1728, donnant définitivement à la citadelle son visage actuel. Sur le front est, une demi-lune de secours parée en maçonnerie fut élevée. Un abri souterrain et un couloir assuraient une communication avec l’intérieur de la citadelle.

L’intérieur de la citadelle fit l’objet de quelques aménagements destinés à améliorer les capacités logistiques et la vie de la garnison (nouveaux fours, puits, citerne).

C’est donc en 1728 que s’achève le processus de construction de la citadelle, fruit d’une élaboration progressive de plus d’un siècle…

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