– Bonjour Jean-Philippe, peux tu nous expliquer quel est ton parcours artistique?
Bonjour, après une formation de comédien au Conservatoire National de Bordeaux, je suis monté à Paris où j’ai joué pendant dix ans au théâtre et tourné au cinéma ainsi qu’à la télévision. J’ai également créé un groupe de rock « Les Facéties » avec lequel j’ai eu le bonheur de chanter dans toute la France et en Europe. Je me suis tourné vers la mise en scène le jour de mes trente ans. J’ai eu la chance de pouvoir mettre en scène très rapidement dans les plus beaux théâtres des Grands boulevards parisiens (Théâtre de la porte St Martin, Théâtre du Gymnase, Théâtre des Variétés etc.). En épousant Charlotte Matzneff, j’ai en même temps épousé sa compagnie, » Le Grenier de Babouchka », que nous avons amoureusement développé ensemble. Nous sommes depuis quatre ans en résidence au Théâtre Michel à Paris où présentons chaque saison saison cinq spectacles du répertoire classique. Parallèlement à notre programmation parisienne, nous tournons également une dizaine de spectacles classiques et contemporains en France principalement, mais aussi en Egypte, au Maroc, en Suisse, en Italie… et au Pays Basque ☺
– Quel est ton lien avec Saint-Jean-Pied-de-Port?
Mon arrière grand-père a construit à la fin du 19ème siècle à Saint-Jean-Pied-de-Port la maison familiale dans laquelle je passe depuis toujours une grande partie de mes vacances. Mes parents étaient fonctionnaires et nous déménagions de ville en ville très souvent. Enfant je n’ai habité que deux ans au Pays Basque et chaque été nous avions rendez-vous avec mes grands-parents à Garazi. Comme il est très difficile de nouer des liens avec d’autres enfants quand vous déménagez tout le temps, c’est ici et grâce au centre aéré de Lasse que j’ai connu mes vrais amis d’enfance… Maintenant que mes parents sont à la retraite, ils ont définitivement regagné Saint-Jean-Pied-de-Port.
– Qu’est ce que Saint-Jean-Pied-de-Port t’a apporté dans ton goût pour le théâtre ?
Mes premiers souvenirs de théâtre remontent à mes années au centre aéré. C’est là que j’ai découvert le plaisir du jeu, du déguisement, du chant et de la danse souvent liés à la culture basque. Quand je me suis tourné vers la mise en scène, c’est très naturellement que j’ai voulu faire partager mes spectacles à ma ville d’origine. C’est ainsi que j’ai pu présenter au Cinéma Le Vauban : Le Bourgeois Gentilhomme, La Flûte Enchantée, Les Femmes Savantes, Les Précieuses Ridicules et il y a deux ans à l’occasion des journées du patrimoine : « Cyrano de Bergerac » dans cette magnifique enceinte de la citadelle. C’est suite à cette expérience magique que le projet de créer ce Festival a pu se réaliser.
– Toi l’enfant du pays, ne ressens tu pas une certaine pression à proposer ton travail à Saint-Jean et aux Saint-Jeannais ?
C’est vrai que je n’ai jamais autant le trac que lorsque je viens présenter mes spectacles à Garazi…Je me mets encore plus de pression qu’à mes premières parisiennes… Outre ma famille, il y a tous mes amis et tout ce peuple de Garazi à qui j’ai envie de rendre la joie immense que je ressens chaque fois que je suis à Saint-Jean-Pied-De-Port. Mais c’est ce 27 août que je vais avoir le plu la trouille car je suis également comédien dans « La Belle Vie » que nous présenterons ce soir-là.
– As tu une anecdote sur une représentation de ces pièces dans le passé ?
L’anecdote la plus marquante reste cette représentation de Cyrano à la Citadelle sous la pluie et l’orage… C’était à la fois terrifiant et magnifique, le spectacle aurait pu s’interrompre cent fois mais les comédiens ont continué à jouer et les spectateurs ont continué à les regarder… C’est cette communion entre les comédiens et les spectateurs qui donne un sens à notre métier, et ce soir-là c’est ensemble que nous avons affronté les caprices du ciel pour rendre cette soirée encore plus mémorable.
-Est ce que, enfant, tu avais rêvé qu’une pièce de théâtre soit jouée dans la Citadelle ?
La Citadelle est à la fois le lieu le plus symbolique et le plus mystérieux de Garazi. Beaucoup de Saint Jeanais n’ont jamais eu la chance d’y pénétrer. C’est un collège tout au long de l’année et les journées portes-ouvertes sont très rares. Comme je n’étais pas dans ce collège, j’ai passé 45 ans à me demander comment c’était dedans… Il a fallu que j’y présente Cyrano pour percer ce merveilleux mystère. Nos spectateurs seront donc pour la plupart confrontés à une double découverte : celle de l’enceinte de la Citadelle et celle de la pièce de Théâtre.
La soirée Les Fourberies de Scapin d’hier était formidable! Vivement ce soir pour la représentation d’Anouilh. Ce festival de théâtre dans la Citadelle est une idée géniale! Bravo à tous les initiateurs et participants.