« A la découverte de la citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port »: Au Moyen Age : Un château fort.

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Photo JD Chopin

Vous passez devant elle tous les jours. Vous ou quelqu’un de proche y a sûrement été scolarisé. Mais connaissez-vous vraiment l’histoire de la citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port? Ce sera chose faite grâce à Alain Zuaznabar-Inda, chargé de mission Patrimoine à la mairie de Saint-Jean-Pied-de-port.

Voici le 1er des 3 épisodes, « A la découverte de la citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port »: Au Moyen Age : Un château fort.

C’est à la fin du XIIe siècle, que le Roi de Navarre fonda la ville de Saint-Jean-Pied-de-Port, à un emplacement stratégique à savoir au pied des Ports de Cize et au débouché de la principale voie de franchissement des Pyrénées par Roncevaux.

Dans un premier temps, il fut décidé de construire une forteresse royale au sommet de la montagne de Mendiguren. La première mention de ce château apparaît dans les archives en 1191 et constituait la dote de l’infante Bérengère, fille de Sanche VII le Fort. En 1194, un homme de confiance du roi, Rodrigue de Baztan, fut nommé en tant que châtelain. Il résida au château de Saint-Jean-Pied-de-Port et représenta le roi de Navarre dans ses terres du versant Nord des Pyrénées dites Tierras de Ultrapuertos.

Le château surplombait la ville de près de 80 mètres et contrôlait les différents passages à gué de la Nive de Béhérobie, les Cols d’Osquich, d’Ahusqui, d’Ibañeta et la vallée de Baïgorry.

Ce château fort n’a malheureusement pas laissé de vestiges, mis à part un pan de sa motte féodale que l’on peut toujours apercevoir en gravissant le chemin pavé menant à la demi-lune royale de la citadelle. Grâce aux Archives Royales de Navarre à Pampelune, il est possible de reconstituer quelques grands traits de sa physionomie. Il comportait plusieurs tours, la tour principale (le donjon) et au moins deux tours annexes. Une barbacane complétait le dispositif défensif. Un palacio, certainement un corps de logis, servait de logements aux visiteurs royaux qui séjournaient régulièrement au château. Une chapelle, une citerne, un cellier et un four étaient également présents.

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Les mêmes archives mentionnent d’importants travaux de construction, de rénovation durant les XIII, XIV, XVes siècles. Ainsi, durant l’année 1378, une grande campagne de rénovation fut réalisée. Les livres de compte ne mentionnent pas moins de 58 noms d’ouvriers, dont 9 maîtres venus d’Ochagavia, 18 manœuvres, 23 transporteurs dont au moins 4 de pierres, 12 fournisseurs (dont 5 de bois), 3 forgerons et autant de tailleurs de pierre, 2 maçons, 1 cloutier, 1 serrurier, 1 contremaître.

D’autres châteaux royaux existaient à Garris, Rocafort à Isturitz, Rocabrun à Gamarthe, mais le château royal de Saint-Jean-Pied-de-Port fut le centre défensif le plus important et le plus utilisé des Tierras de Ultrapuertos.

La forteresse de Saint-Jean-Pied-de-Port dut faire face à de nombreuses attaques et notamment au début du XVIe siècle durant les Guerres de partition de la Navarre. En effet, les troupes de Ferdinand, roi d’Aragon et de Castille entreprirent la conquête du royaume de Navarre face aux Albret, souverains légitimes de la Navarre. Saint-Jean-Pied-de-Port devint un enjeu important dans le conflit. La ville passa d’une main à l’autre et subit d’importants dommages. En 1523 est signalée la disparition des murs et de la tour du vieux château. Avant son abandon définitif des Tierras de Ultrapuertos à ses souverains en 1530, Charles Quint, roi des Espagnes, prit le soin de démanteler les fortifications saint-jeannaises.

En 1530, les fortifications de Saint-Jean-Pied-de-Port étaient en ruine…

A suivre le mois prochain, l’épisode 2 « A la découverte de la citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port », un siècle de construction pour faire de la citadelle que nous en voyons aujourd’hui…

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